samedi 1 décembre 2007

The Time Bishop (Part1)

Erreur:

Erreur du programme


Veuillez redémarrer votre station de travail


Erreur:

Erreur du programme


Veuillez redémarrer votre station de travail


Erreur:

Erreur du programme


Veuille_


Hank ne laissa pas le troisième message d'erreur s'afficher en entier. Exasperé, il pressa le bouton Reset de l'antiquité qui lui servait d'ordinateur.

Trois jours. Trois jours qu'il essayait de réparer cette foutue bécane, et qu'il n'arrivait à rien d'autre qu'afficher ce foutu message sur son foutu écran. Un écran plat vingt-quatre pouces dernier cri, branché sur cette ridicule boîte à chaussures décorée de diodes clignotantes comme une soucoupe volante... Il y avait là une espèce d'ironie détestable.

Hank termina son quatrième café de la matinée, et alla se dégourdir les jambes. Enfin, « dégourdir » est un bien grand mot : enfermé dans un appartement miteux, sombre, crade, presque enterré sous terre, il n'avait pour lieu de promenade que la pièce principale et la minuscule cuisine, plus crade encore que le reste. On lui avait laissé assez de nouritture et de matériel pour pouvoir travailler en autarcie totale jusqu'à aboutissement. Ses « employeurs » avaient été on ne peut plus clair : il ne devait pas sortir de là tant qu'il n'aurait pas réussi à tirer de l'antique calculateur les informations dont ils avaient besoin. Pas un pas dehors, pas un coup de fil, pas une visite avant l'accomplissement de sa part du travail. Et plus ça allait, plus il avait l'impression qu'il ne verrait plus jamais la lumière du jour...

L'ingénieur posa un regard implorant sur l'ordinateur trônant sur son bureau. Eventré, ses tripes répandues devant le clavier, il restait insensible aux tortures que lui faisait subir Hank. Ce dernier avait désencrassé la carcasse et les circuits, changé presque toutes les pièces non porteuses de données, ressoudé ou remplacé certains fils dévorés par les rats... Mais rien à faire, rien n'avait changé dans le message d'erreur affiché à la moindre pression sur uen touche du clavier.

« Pourquoi tu me fais ça, dis... ? C'est à moi que t'en veux ? Je t'ai pas fait chier, moi, j'ai rien à voir dans cette histoire ! Je ne suis qu'un professionnel qui fait son travail... soupira Hank. Puis il se reprit : Tu touches le fond mon vieux, non seulement tu parles à un ordinateur mais en plus tu lui mens. »

Hank marcha jusqu'au mur et regarda par la fenêtre : un mur de briques se trouvait de l'autre coté, mais des trente derniers centimètres en haut filtrait la lumière du jour, la lumière de la rue. S'il était vraiment déséspéré, il pourrait toujours s'enfuir par cette issue, mais il lui faudrait encore briser la fenêtre, qui était condamnée.

Un 'tilt' sonore retentit. Hank mit un instant à réaliser que cela venait de l'ordinateur. Ahuri, il se précipita vers son bureau pour regarder l'écran.


>Bonjour.


Hank contempla ce mot avec une perplexité incrédule pendant quelques secondes. Puis il s'assit lentement sur sa chaise et approcha ses mains du clavier. Il les referma, les frotta l'une contre l'autre, cligna des yeux plusieurs fois. Puis il tapa un mot, et appuya sur Entrée.


>Bonjour


A peine une seconde plus tard un autre message apparut en dessous des deux autres, accompagné du même 'tilt' :


>Êtes-vous Hank Nolan ?


Le dos de l'intéréssé se raidit, ses yeux s'écarquillèrent. Il ouvrit la bouche, mais se contenta de penser :

« Bon sang, qu'est-ce que c'est que ça ? »

Il vérifia la connectique : seuls l'alimentation et l'écran étaient branchées sur l'unité centrale. De toutes manières, il ignorait s'il y avait seulement une prise téléphonique dans cet appartement. Il jeta un oeil dans la carcasse éventrée, avant de se demander ce qu'il croyait pouvoir y trouver...

« Il y aurait une carte Wi-Fi là-dedans ? Non, je l'aurais trouvée en décortiquant la bête... Un programme d'intelligence artificielle peut-être. »

Un 'tilt' retentit à nouveau.


Nous manquons de temps, Mr Nolan.


Il songea qu'il ferait mieux de prévenir tout de suite ses employeurs et leur demander quoi faire. Mais la curiosité l'emporta, et il choisit de poursuivre l'échange pour tenter de déterminer s'il s'agissait ou non d'un programme.


>C'est moi. Qui êtes vous?

>Cela n'a aucune importance pour l'instant.

Vous êtes en danger.


« Je vais faire une connerie si je continue... Allez, je les apelle. »

Il prit à côté de l'écran le téléphone sans touches et décrocha le combiné. Le numéro automatique se composa, et la première sonnerie retentit.


Reposez le combiné Hank


Son sang se glaça dans ses veines. Deuxième sonnerie. La pièce était silencieuse, vide hormis lui-même, son bureau et ce qui lui servait de lit. Nulle part où son interlocuteur eût pu se cacher. En haut de la fenêtre, on voyait passer les formes floues des jambes des piétons. Sa main gauche s'agita maladroitement sur le clavier. Troisième sonnerie.


>Ou êts vosu ?

>Reposez-le, il en va de la vie de votre fille


La quatrième et la cinquième sonnerie retentirent sans que Hank ne bouge un muscle de son corps. Tétanisé, il ne savait plus que faire.


ainsi que de votre soeur. molly et agatha courrent le même danger que vous

et que moi


A l'autre bout du fil, quelqu'un décrocha.

« Allô, fit la voix grave et rauque d'Aaron Ketton.

Les yeux rivés sur les dernières lignes de la conversation, Hank réfléchissait à toute allure sans parvenir à formuler une pensée claire.

- Allô, Nolan ? C'est vous ? Vous avez trouvé quelque chose ?

Hank écarta le combiné de son oreille et le regarda, bouleversé et indécis.

- ALLO ! Nolan, ne croyez pas ce qu'il v...

Hank raccrocha d'un geste si brusque qu'il manqua casser le combiné.


>Je vous préviens que si vous êtes en train de vous payer ma gueule, vous allez le regretter. Dans quelques secondes, ce téléphone va sonner, et si d'ici là vous ne m'avez pas donné d'excellentes raisons pour ne pas décrocher, je répondrai aux questions de mon employeur avec la plus grande franchise qui soit.



~~~~

Bon je sais c'est pas très original, et mon perso a l'air un peu nouille parfois, mais j'espère que ça vous a plu... ^^ Je sais ABSOLUMENT PAS de quoi pourrait être faite la suite, donc pour éventuellement continuer, euh...

Edit : Mille mercis à Eilraet, qui accepte que je fasse de son expression brevetée (enfin presque) le titre de mon machin. Bisous !!!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi j'aime bien et je voudrais bien lire la suite...

J'ai bien fait de passer sur ton blog par hazard ;)

:)